La guerre de l'eau

a déjà eu lieu

L'histoire de « LA COOPE » (notre livre à paraître début 2019) nous montre que l'eau et le vin sont intimement liés...
Pour alimenter notre ouvrage nous avons parcouru diverses archives comme celles communales de Puisserguier ou des extraits d'un livre sur Creissan.

Nous y avons retrouvé des plans de la source de la DOUZE nous indiquant approximativement son emplacement et l'ouvrage de captage, ainsi que le récit du « partage » improbable des eaux entre Creissan et Puisserguier.


___ « La source de la Douze. Dès 1884, le conseil municipal (Creissan) se préoccupa de mettre à la disposition de la population une plus grande quantité d'eau potable en utilisant une partie de celle de la source de la Douze, dite source du Lirou.
A l'occasion de cette discussion le Maire, M. Louis Tessier, rappelait l'épidémie qui se propagea à Creissan quelques mois auparavant et imputable aux eaux des puits, dans ces conditions il était souhaitable que l'on préleva la quantité à laquelle la commune avait droit.
Cette question ayant été reprise le 10 octobre 1886, le maire fit remarquer à son conseil qu'il y avait urgence à opérer ce prélèvement étant donné que Puisserguier strictement alimenté jusqu'à ce jour par des puits, avait fait une enquête pour s'emparer de la source de la Douze.
Le 24 février 1893, nouvelle discussion sur cette même question par la municipalité récemment élue, le Maire, M. Emile Régnier, dit qu'une somme de mille francs avait été votée sur le budget primitif pour la pose de bornes-fontaines en vue d'amener à Creissan toute l'eau disponible de la source, c'est-à-dire celle pouvant être prise sans léser les intérêts des usiniers déjà établis...___
... la captation déjà faite par la commune de Puisserguier est néanmoins sa propriété exclusive avec les avantages et les conséquences de ses droits exclusifs. Elle n'en donne que l'usage gratuit à perpétuité à la commune de Creissan. Celle-ci en échange de l'usage gratuit que la commune de Puisserguier lui donne à perpétuité de sa captation, s'engage à ne jamais faire exécuter des travaux d'aucune sorte, ni à ladite captation, ni en amont, ni aux alentours qui puissent en troubler le fonctionnement régulier, mais elle aura le droit de faire elle-même une nouvelle captation en aval de celle de Puisserguier et à une distance qui ne sera pas moindre de 150 mètres.
En 1896 un différent s'étant élevé entre les deux communes au sujet de la jouissance en commun des eaux dérivées de la source de la Douze au lit du Lirou et de la répartition à faire des dites eaux, M. l'ingénieur en chef du service hydraulique agricole fut pris comme arbitre officieux.
L'avis formulé le 15 juillet de la même année par M. l'ingénieur était arbitraire dit M. Jean Vennes, maire de Creissan, puisqu'il allait jusqu'à admettre que Creissan pourrait, selon le cas, prendre l'eau à 150 mètres de la source, c'est-à-dire là où il n'y en avait pas.
Quant à la quantité demandée par Puisserguier, elle était de quatre litres par seconde, mais en cas de besoin, elle pourrait conformément au décret présidentiel, être portée à six litres.
On reprocha de plus, à M. Guilhaumon (Maire de Puisserguier) d'avoir fait, sans autorisation préalable, mettre au bassin une prise des tuyaux...____

Quelques étapes sur l'évolution du réseau d'eau à Puisserguier
(archives communales de Puisserguier)

1901-1936 : construction et réfection d'une citerne au hameau de la Manière.
1946-1951 : installation d'une conduite d'eau potable.
1956-1958 : alimentation en eau potable des habitants du château de Puisserguier. Acquisition d'un moteur électrique.
1963-1966 : construction d'une station de pompage.
1964-1969 : construction d'un réservoir d'eau potable au Pech de Saint Paul.
1967 : pose d'une conduite d'au potable au hameau de la Manière. Autorisation de passage de canalisation.
1970-1975 : amélioration de la distribution d'eau potable. Réfection des réseaux de canalisation.
1972-1976 : amélioration de la distribution d'eau potable. Remplacement de la conduite de refoulement sur la RN 112 dans le virage de Fichous
1978-1982 : amélioration de la distribution d'eau potable. Réfection et extension des réseaux de canalisations. Alimentation du hameau de la Manière.
1982-1983 : amélioration de la distribution d'eau potable. Renforcement du secteur « Four à chaux ».